Expert en location meublée : Airbnb – comment louer légalement sa résidence principale plus de 90 jours par an ?

Expert en location meublée : louer sur Airbnb plus de 90

Expert en location meublée : Airbnb – comment louer légalement sa résidence principale plus de 90 jours par an ?

Sommaire

  • Le cadre légal de la location courte durée pour la résidence principale

  • La règle des 90 jours à Paris depuis 2025

  • Une exception reconnue par la jurisprudence : le motif professionnel

  • Autres motifs dérogatoires légaux

  • Conseils pratiques pour les bailleurs souhaitant dépasser les 90 jours

  • Quels risques en cas de dépassement sans motif légitime ?

  • Airbnb, LMNP et fiscalité : les pièges à éviter

  • Conclusion d’expert – par Yoann Maxel

1. Le cadre légal de la location courte durée pour la résidence principale

En France, la location meublée de courte durée est strictement encadrée par le Code du tourisme et par les réglementations locales des grandes villes. Louer sa résidence principale sur une plateforme comme Airbnb, Booking ou Abritel n’est pas interdit, mais plusieurs conditions légales doivent être respectées.

Selon la définition officielle du Service-Public.fr, une résidence principale est le logement occupé au moins huit mois par an par le propriétaire ou le locataire. Cela signifie que le bien ne peut être loué en meublé touristique que de façon temporaire, pour une durée limitée à l’année, sans perdre ce statut de résidence principale.

Les meublés de tourisme sont régis par l’article L.324-1-1 du Code du tourisme, consultable sur Legifrance, qui impose deux obligations fondamentales :

  1. Déclaration préalable en mairie du logement avant toute mise en location (obligatoire même pour la résidence principale).

  2. Numéro d’enregistrement à mentionner dans toutes les annonces publiées sur les plateformes.

Les communes classées “zones tendues” — comme Paris, Lyon, Nice, Bordeaux, Nantes ou Marseille — ont le droit de renforcer ces règles. Dans ces villes, la réglementation est surveillée par les services municipaux, qui peuvent infliger des amendes en cas de non-conformité.

Depuis la loi ELAN (2018), les plateformes de location ont également l’obligation de bloquer les annonces dépassant la durée autorisée (90 ou 120 jours par an selon la ville). Cette mesure vise à lutter contre la transformation progressive de logements résidentiels en hébergements touristiques permanents.

Pour un propriétaire souhaitant rentabiliser sa résidence principale tout en restant dans le cadre légal, il est donc essentiel de :

  • déclarer son bien à la mairie,

  • afficher le numéro d’enregistrement sur les plateformes,

  • ne pas dépasser la limite annuelle imposée par la commune,

  • et déclarer les revenus locatifs au fisc en tant que BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux).
    Les précisions fiscales sont disponibles sur le site du Ministère de l’Économie.

L’expert en location meublée joue ici un rôle clé : il aide les bailleurs à distinguer la location touristique temporaire, la location meublée classique (LMNP) et la location professionnelle (LMP). Cette distinction est capitale pour déterminer le bon régime fiscal, le statut juridique du bailleur et les obligations à respecter vis-à-vis de la mairie.

En résumé, avant même de fixer le prix à la nuitée, il est indispensable de connaître le cadre juridique applicable à la résidence principale. Une mise en conformité préalable protège le propriétaire contre les sanctions et renforce la légitimité de son activité de location meublée.

2. La règle des 90 jours à Paris depuis 2025

Depuis le 1er janvier 2025, la Ville de Paris a mis en œuvre une limitation stricte : la location de la « résidence principale » en meublé touristique est désormais plafonnée à 90 jours par an. Paris+1
Jusqu’à cette date, la limite applicable dans de nombreuses communes était de 120 jours par an, conformément à la Loi ELAN (n° 2018-1021 du 23 novembre 2018) et à l’article L 324-1-1 IV du Code du tourisme.
La réduction de cette durée à 90 jours s’inscrit dans le cadre de la Loi Le Meur (n° 2024-1039 du 19 novembre 2024) qui donne aux communes la faculté d’abaisser le plafond légal. – DERHY AVOCAT

Pourquoi cette réduction ?
La Ville de Paris justifie cette mesure par la nécessité de préserver l’offre de logements disponibles à la location longue durée et d’éviter que les résidences principales ne soient transformées en hébergements touristiques de fait, au détriment des résidents permanents. Paris+1

Que faut-il retenir concrètement pour un bailleur ?

  • Avant toute mise en location, il faut déclarer son logement comme « meublé touristique – résidence principale » via le téléservice de Paris, obtenir un numéro d’enregistrement et l’afficher sur chaque annonce. Paris+1

  • Le compteur de jours commence le 1er janvier et s’achève le 31 décembre. Toute réservation qui fait dépasser les 90 jours dans cette période expose le bailleur à des sanctions. –clubproprio.fr+1

  • La mesure s’applique uniquement à la résidence principale : « logement occupé au moins huit mois par an par le propriétaire ou locataire » selon la définition municipale. Paris

  • Il reste possible de louer une chambre dans sa résidence principale sans que la limite de 90 jours s’applique, mais cette option possède ses propres conditions et limitations. – Lodgify+1

Impact pour un investisseur ou un bailleur en location meublée
En tant qu’expert en location meublée, il est crucial d’intégrer cette donnée dès l’étude de faisabilité de votre location touristique. Si l’on prévoit une exploitation intensive, dépasser les 90 jours à Paris n’est pas valorisable sans justification exceptionnelle. Cela peut orienter vers deux solutions : soit respecter la limite et moduler la stratégie tarifaire/vacance, soit opter pour un modèle d’usage différent (résidence gérée, bail commercial, location longue durée).

3. Une exception reconnue par la jurisprudence : le motif professionnel

Bien que la règle des 90 jours de location maximum à Paris soit désormais stricte, certaines situations particulières permettent de dépasser ce plafond sans être en infraction.
Depuis 2023, plusieurs jurisprudences parisiennes ont reconnu la possibilité de louer sa résidence principale au-delà de la limite légale en cas de motif professionnel légitime, à condition que l’absence du propriétaire soit réelle, prouvée et temporaire.

3.1. Le cas jugé en mai 2025

Le Tribunal judiciaire de Paris, dans un jugement rendu le 12 mai 2025, a admis le dépassement de 90 jours pour un étudiant parti en Volontariat International en Entreprise (VIE) aux États-Unis, prolongé par un emploi à l’étranger l’année suivante.
Les juges ont estimé que son absence était entièrement justifiée par des obligations professionnelles et qu’il conservait bien sa résidence principale à Paris.
Ainsi, la location Airbnb du logement pendant cette période n’était ni abusive ni contraire à la réglementation.
Cette décision est devenue définitive, le délai d’appel ayant expiré.
Elle ouvre la voie à d’autres situations similaires pour les propriétaires en mission, en stage ou en expatriation temporaire.

🔎 Source : Tribunal judiciaire de Paris, 12 mai 2025 – dossier n° 24/54545, consultable sur Doctrine.fr

3.2. Les critères retenus par les juges

L’analyse des décisions disponibles montre que les tribunaux prennent en compte :

  • la durée réelle de l’absence (supérieure à 3 mois consécutifs),

  • la preuve d’un emploi ou d’une mission à l’étranger,

  • la conservation de la résidence principale (charges, abonnements, fiscalité en France),

  • et la proportionnalité entre les jours loués et les jours d’absence.

Chaque jour de location doit correspondre à un jour d’absence dûment justifié.
C’est donc une approche factuelle : le juge évalue au cas par cas, sans créer de droit automatique au dépassement.

3.3. Autres cas similaires depuis 2021

Plusieurs décisions récentes confirment cette tendance :

  • un cadre international effectuant plus de 200 déplacements professionnels par an,

  • un artiste en tournée mondiale,

  • un étudiant en stage longue durée à l’étranger,

  • un salarié expatrié temporairement hors UE.

Ces arrêts, confirmés parfois en appel, montrent que le motif professionnel devient un levier de tolérance judiciaire à condition de pouvoir documenter minutieusement chaque période d’absence.
Pour approfondir ces décisions, consulter le site Doctrine.fr ou les commentaires de la Cour d’appel de Paris sur les contentieux de meublés de tourisme.

3.4. Le rôle de l’expert en location meublée

Un expert en location meublée aide le bailleur à constituer un dossier solide avant toute mise en location dépassant la limite légale.
Son rôle consiste à :

  • analyser les textes applicables (Code du tourisme, arrêtés municipaux, jurisprudence),

  • identifier les cas où une dérogation peut être envisagée,

  • organiser la preuve documentaire (contrat de travail, mission, justificatifs d’absence),

  • anticiper une défense juridique cohérente en cas de contrôle de la mairie ou d’assignation.

Ce travail d’accompagnement permet au propriétaire de sécuriser sa démarche et de démontrer sa bonne foi en cas de litige.

3.5. À retenir

Le dépassement du plafond de 90 jours n’est pas un droit, mais une exception très encadrée.
Pour être reconnue, elle doit reposer sur :

  • un motif professionnel réel et vérifiable,

  • une absence effective du logement,

  • et une preuve précise pour chaque période louée.

La jurisprudence du 12 mai 2025 constitue un précédent intéressant, mais fragile.
Elle ne doit pas être perçue comme un feu vert général.
En cas de doute, mieux vaut consulter un avocat spécialisé ou un expert en location meublée avant de franchir la limite.

4. Autres motifs dérogatoires légaux

En dehors des absences professionnelles, la réglementation française prévoit d’autres situations exceptionnelles permettant de dépasser la limite des 90 jours de location Airbnb d’une résidence principale. Ces cas restent rares et sont strictement interprétés par les tribunaux. L’expert en location meublée a ici un rôle essentiel : identifier ces cas particuliers, aider à constituer les preuves nécessaires et éviter les litiges avec la mairie.

4.1. Les raisons de santé

L’article L.324-1-1 du Code du tourisme, consultable sur Legifrance, mentionne les raisons de santé comme l’un des motifs légitimes de dépassement.
Il peut s’agir d’une hospitalisation longue, d’un traitement à l’étranger ou d’une convalescence nécessitant un éloignement prolongé du domicile.

Exemples typiques :

  • une personne hospitalisée plusieurs mois en centre spécialisé ;

  • un traitement lourd imposant un séjour médical à l’étranger ;

  • un accompagnement familial pour des soins de longue durée.

Dans ces cas, le juge apprécie la situation au regard des justificatifs médicaux et du caractère temporaire de l’absence.
Un simple arrêt maladie ou une absence de quelques semaines ne suffit pas : le dépassement doit correspondre à une impossibilité réelle d’occuper le logement.

Pour plus d’informations, le site Service-Public.fr rappelle les obligations de déclaration et les conditions d’usage d’un meublé touristique.

4.2. La force majeure

La force majeure est le deuxième motif reconnu. Elle correspond à un événement imprévisible, irrésistible et extérieur au propriétaire, rendant impossible l’occupation du logement.
Exemples :

  • un sinistre important (incendie, inondation, explosion) ;

  • une catastrophe naturelle ;

  • des travaux de sécurisation imposés par un arrêté municipal de péril.

Dans ces situations, le bailleur peut louer temporairement son logement pendant la période d’indisponibilité pour compenser la perte d’usage, à condition d’en informer la mairie et de pouvoir démontrer la réalité de la force majeure.
Des précisions sont données par la Ville de Paris.

4.3. Le contrôle strict des dérogations

Il est important de noter que la charge de la preuve repose toujours sur le propriétaire.
Les juges exigent :

  • des documents officiels datés (certificats médicaux, arrêtés, rapports d’assurance) ;

  • la correspondance entre les jours d’absence et les jours de location ;

  • et la démonstration que le bien reste la résidence principale (impôts, factures, abonnements).

L’ANIL souligne que ces dérogations doivent être « exceptionnelles, temporaires et justifiées ».
Un bailleur mal informé s’expose à des sanctions pouvant atteindre 15 000 € par an et à une assignation par la Ville de Paris pour changement d’usage non autorisé.

4.4. Le rôle de l’expert en location meublée

Face à la complexité des règles, un expert en location meublée accompagne les propriétaires pour :

  • qualifier juridiquement leur situation ;

  • vérifier si une dérogation peut être défendable ;

  • préparer un dossier complet avant toute location prolongée ;

  • et anticiper les contrôles municipaux.

Cette assistance évite les erreurs administratives et garantit une démarche transparente vis-à-vis des autorités locales.

4.5. À retenir

Les motifs dérogatoires (professionnels, santé, force majeure) ne sont pas automatiques.
Ils doivent être justifiés, documentés et validés par un juge en cas de litige.
Avant de louer plus de 90 jours à Paris, le réflexe le plus sûr reste de consulter un professionnel ou un expert en location meublée afin de sécuriser juridiquement la stratégie locative.

5. Conseils pratiques pour les bailleurs souhaitant dépasser les 90 jours

Louer sa résidence principale sur Airbnb ou une autre plateforme de location meublée peut sembler simple. Pourtant, au-delà de 90 jours par an à Paris, la réglementation devient complexe, et la marge d’erreur est réduite.
Un expert en location meublée conseille toujours de préparer minutieusement son dossier avant d’envisager tout dépassement du plafond légal.
Voici les bonnes pratiques à suivre pour éviter les sanctions tout en restant conforme au droit.

5.1. Prouver la légitimité de son absence

La preuve est l’élément central dans toute demande ou défense liée à un dépassement de durée.
Chaque journée de location doit correspondre à un jour d’absence justifié.
Les documents à conserver sont notamment :

  • contrat de travail, ordre de mission ou attestation de déplacement professionnel,

  • billets d’avion, attestations d’hébergement à l’étranger,

  • contrat de stage ou convention VIE,

  • certificats médicaux ou documents de soins pour les motifs de santé,

  • rapport d’assurance ou arrêté municipal en cas de sinistre.

Le Service-Public.fr rappelle qu’un logement reste considéré comme résidence principale uniquement s’il est occupé au moins huit mois par an par son propriétaire ou locataire (source officielle).
Toute absence prolongée doit donc être documentée avec précision.

5.2. Prévenir la mairie avant de dépasser la limite

Avant d’envisager une mise en location supérieure à 90 jours, il est recommandé d’envoyer un courrier ou un courriel à la mairie d’arrondissement (Direction du Logement et de l’Habitat à Paris).
Cette démarche permet de laisser une trace officielle et de démontrer la bonne foi du propriétaire.
Bien que la mairie ne délivre pas d’autorisation formelle, elle peut prendre en compte la transparence du bailleur en cas de contrôle ultérieur.
Les formulaires et coordonnées sont disponibles sur le site officiel de la Ville de Paris.

5.3. Préparer une défense juridique cohérente

Même avec un dossier solide, la mairie de Paris mène régulièrement des contrôles automatisés via les données fournies par Airbnb et Abritel.
En cas de dépassement suspect, elle peut assigner le propriétaire devant le tribunal judiciaire.
Il est donc important de :

  • conserver tous les échanges avec les plateformes,

  • archiver les calendriers de réservation,

  • tenir un registre des locataires,

  • et, si possible, consulter un avocat spécialisé en droit immobilier avant toute procédure.

L’ANIL conseille aux bailleurs de documenter chaque étape, car la charge de la preuve repose sur eux.

5.4. Gérer les risques fiscaux et administratifs

Un dépassement du plafond de 90 jours entraîne des obligations fiscales renforcées.
Les revenus issus d’Airbnb sont considérés comme des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) et doivent être déclarés aux impôts.
Le Ministère de l’Économie précise les seuils :

  • jusqu’à 77 700 € de recettes annuelles, le statut micro-BIC s’applique avec un abattement de 50 %,

  • au-delà, il faut passer au régime réel, plus précis mais plus contraignant.

L’expert en location meublée accompagne le bailleur dans ce choix fiscal pour optimiser la rentabilité sans risquer de redressement.

5.5. Faire appel à un professionnel de la location meublée

Face à la complexité croissante des règles parisiennes, être accompagné par un expert en location meublée ou un gestionnaire LMNP permet de :

  • vérifier la conformité du bien (usage, déclaration, fiscalité),

  • structurer la gestion administrative,

  • calculer la rentabilité réelle en intégrant les plafonds légaux,

  • et éviter les erreurs pouvant entraîner des sanctions.

Un accompagnement professionnel, même ponctuel, offre une sécurité juridique et une tranquillité d’esprit précieuses dans un contexte réglementaire aussi changeant.

5.6. À retenir

Louer plus de 90 jours par an à Paris n’est pas impossible, mais hautement encadré.
Les propriétaires doivent :

  • justifier chaque jour d’absence,

  • informer la mairie,

  • conserver toutes les preuves,

  • et anticiper les contrôles.

Un expert en location meublée aide à naviguer entre réglementation, fiscalité et optimisation de revenus, tout en respectant les limites fixées par la loi.

6. Quels risques en cas de dépassement sans motif légitime

Le non-respect du plafond des 90 jours de location Airbnb à Paris n’est pas une simple irrégularité administrative : il constitue une infraction encadrée par le Code de la construction et de l’habitation et par les règlements municipaux.
Les contrôles sont de plus en plus stricts, car les plateformes comme Airbnb, Abritel ou Booking transmettent désormais directement les données de location à la Ville de Paris.
Un expert en location meublée conseille toujours de mesurer le risque avant toute exploitation intensive.

6.1. Amendes administratives et judiciaires

Le dépassement du plafond sans motif légitime expose le propriétaire à plusieurs niveaux de sanctions :

  • Amende administrative : jusqu’à 15 000 € par an et par logement concerné, conformément à la Loi Le Meuradoptée fin 2024 et entrée en vigueur à Paris en janvier 2025.
    → Référence : Actu-juridique.fr – “Airbnb : la loi Le Meur n’est pas rétroactive”

  • Amende pour changement d’usage sans autorisation : jusqu’à 50 000 €, selon l’article L.651-2 du Code de la construction et de l’habitation.

  • Condamnation judiciaire : la Ville de Paris peut assigner le propriétaire devant le Tribunal judiciaire, souvent pour “changement d’usage illicite” ou “activité de meublé touristique non déclarée”.
    Les amendes prononcées sont souvent accompagnées d’une obligation de cesser la location sous astreinte financière.

6.2. Contrôles automatisés et assignations fréquentes

Depuis 2023, Paris dispose d’un système automatisé de détection des dépassements, alimenté par les données de plateformes.
Chaque numéro d’enregistrement est associé à un compteur de jours.
Dès que celui-ci dépasse 90 jours, un signalement est automatiquement généré.
Les assignations se multiplient : plus de 1 000 procédures par an selon les chiffres de la mairie (source : Paris.fr).

Ces contrôles concernent aussi bien les particuliers que les multipropriétaires, y compris ceux qui pensent que la location de courte durée “de quelques jours supplémentaires” ne sera pas détectée.
Les données étant désormais centralisées et croisées, le risque de sanction est réel même pour des dépassements modestes.

6.3. Conséquences fiscales et patrimoniales

Outre l’amende, un dépassement du plafond peut entraîner :

  • une requalification fiscale si les revenus ne sont pas correctement déclarés en BIC ;

  • une perte du statut de résidence principale, avec un impact direct sur la taxe foncière et la plus-value à la revente ;

  • une révision rétroactive du régime LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) si le bien est exploité de manière commerciale sans autorisation.

Le Ministère de l’Économie rappelle que les revenus issus d’Airbnb doivent être déclarés dans la catégorie Bénéfices Industriels et Commerciaux, même en cas de location occasionnelle :
→ economie.gouv.fr – Locations meublées : règles fiscales

6.4. Risque d’image et blocage de compte

Les plateformes peuvent également prendre des mesures internes :

  • suspension ou suppression du compte hôte,

  • blocage automatique de l’annonce après 90 jours de réservation,

  • retrait temporaire de la visibilité sur les moteurs de recherche.

Airbnb est désormais tenu d’appliquer un blocage automatique dès dépassement du plafond dans les communes réglementées.
Cette mesure est directement mentionnée dans les conditions d’utilisation officielles du site :
→ Airbnb – Obligations légales pour les hôtes en France

6.5. Le rôle préventif de l’expert en location meublée

Un expert en location meublée aide à évaluer les risques et à anticiper les conséquences juridiques avant toute décision.
Il peut :

  • vérifier la conformité de l’annonce (numéro d’enregistrement, type de bien, durée) ;

  • estimer la rentabilité réelle après impôt et charges ;

  • comparer les options (location classique, bail mobilité, bail commercial LMNP) ;

  • accompagner le bailleur en cas de litige avec la mairie ou la plateforme.

Cette approche proactive permet de protéger le propriétaire contre les erreurs coûteuses tout en maintenant une stratégie locative rentable.

6.6. À retenir

Les sanctions pour dépassement de 90 jours à Paris peuvent être très lourdes : amendes administratives, redressements fiscaux, perte de statut et suspension d’annonce.
Avant de franchir la limite, il est indispensable de se renseigner ou de faire appel à un expert en location meublée.
Une gestion prudente et documentée reste la meilleure garantie de rentabilité durable et de conformité juridique.

7. Airbnb, LMNP et fiscalité : les pièges à éviter

La frontière entre location touristique et location meublée non professionnelle (LMNP) est souvent floue pour de nombreux bailleurs. Pourtant, ces deux régimes n’ont ni les mêmes obligations fiscales, ni les mêmes contraintes juridiques.
En tant qu’expert en location meublée, il est essentiel de comprendre comment les règles fiscales et administratives s’articulent afin d’éviter les doubles sanctions.

7.1. Statut LMNP : rappel des principes

Le statut LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) s’applique à toute personne qui loue un bien meublé à titre non professionnel et dont les revenus annuels ne dépassent pas 23 000 € ou ne constituent pas la majorité des revenus du foyer fiscal.
Ce régime offre des avantages fiscaux attractifs :

  • possibilité d’amortir le bien immobilier et le mobilier,

  • déduction des charges réelles,

  • abattement de 50 % en micro-BIC.

Les informations officielles figurent sur le site du Ministère de l’Économie.
Le régime LMNP est donc une solution légale et pérenne pour générer des revenus locatifs réguliers, sans entrer dans la zone grise du meublé touristique intensif.

7.2. Le cas particulier de la résidence principale louée via Airbnb

Lorsqu’un propriétaire loue sa résidence principale sur Airbnb, il ne devient pas automatiquement LMNP.
Pour rester dans le cadre légal, trois conditions doivent être respectées :

  1. Le logement reste occupé au moins huit mois par an par le propriétaire.

  2. La durée totale de location n’excède pas 90 jours par an à Paris (ou 120 jours ailleurs).

  3. Le bien est déclaré en mairie et dispose d’un numéro d’enregistrement.

Si ces conditions ne sont pas respectées, le bien risque d’être considéré comme une résidence secondaire transformée en meublé touristique, ce qui nécessite un changement d’usage autorisé par la mairie.
Les démarches sont détaillées sur le site officiel de la Ville de Paris.

7.3. Le double piège : fiscal et juridique

De nombreux bailleurs cumulent les risques fiscaux et administratifs sans le savoir :

  • fiscalement, ils oublient de déclarer leurs revenus Airbnb dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) ;

  • juridiquement, ils dépassent la limite des 90 jours sans autorisation, ce qui constitue un changement d’usage illégal.

Résultat : une double sanction possible – redressement fiscal et amende municipale.
Un expert en location meublée aide à anticiper ces points, en vérifiant la cohérence entre l’usage déclaré, le régime fiscal et la durée réelle d’exploitation.

7.4. Changement d’usage : une procédure stricte

À Paris et dans les grandes villes, toute transformation d’un logement d’habitation en meublé touristique permanent nécessite une autorisation de changement d’usage, souvent assortie d’une compensation (création d’un logement équivalent à usage résidentiel).
Ces autorisations sont difficiles à obtenir pour les particuliers.
La mairie détaille la procédure ici :
paris.fr – Meublés touristiques : réglementation et démarches

Sans cette autorisation, le bailleur risque jusqu’à 50 000 € d’amende (article L.651-2 du Code de la construction et de l’habitation).
Les juges parisiens appliquent ces sanctions avec rigueur, même pour de “petits dépassements”.

7.5. Pourquoi le modèle LMNP en résidence gérée reste plus sûr

Pour les propriétaires souhaitant louer leur bien toute l’année sans subir ces contraintes, le modèle LMNP en résidence gérée est bien plus stable.
Le bien est alors confié à un exploitant professionnel (résidence étudiante, senior, affaires ou tourisme) via un bail commercial.
Ce modèle présente plusieurs avantages :

  • loyers garantis par contrat,

  • fiscalité LMNP avantageuse (amortissements, déductions),

  • absence de contraintes locales (pas de limite de jours, pas de changement d’usage),

  • gestion entièrement déléguée à un professionnel.

Ce type d’investissement, bien que différent de la location saisonnière, permet de générer un rendement constant sans risque juridique.
Les conseils et comparaisons de statuts LMNP sont disponibles sur service-public.fr.

7.6. À retenir

  • Louer sa résidence principale sur Airbnb n’est pas illégal, mais strictement limité à 90 jours par an à Paris.

  • Dépasser cette limite sans autorisation expose à des sanctions fiscales et municipales cumulées.

  • Le statut LMNP, surtout en résidence gérée, constitue une alternative légale et rentable.

  • Avant toute décision, il est recommandé de consulter un expert en location meublée pour sécuriser la stratégie et choisir le bon cadre juridique.

8. Conclusion d’expert – par Yoann Maxel, opérateur immobilier et expert en location meublée

L’évolution récente de la réglementation autour d’Airbnb et des meublés touristiques à Paris souligne une réalité : le marché locatif est désormais étroitement surveillé, et chaque dépassement de règle peut coûter cher.
Le plafonnement à 90 jours vise à protéger l’équilibre entre résidents permanents et offre touristique, mais il pénalise aussi les propriétaires qui souhaitent rentabiliser temporairement leur résidence principale.

La jurisprudence de 2025 ouvre certes une petite porte : des dérogations pour motifs professionnels ou de santé peuvent être admises, mais elles demeurent rares, encadrées et exigeantes sur la preuve.
En pratique, ces exceptions concernent une minorité de bailleurs capables de justifier chaque jour loué.

Pour les investisseurs cherchant à générer des revenus locatifs stables toute l’année, le modèle LMNP en résidence gérée reste la voie la plus sûre.
Ce dispositif permet :

  • des revenus réguliers sécurisés par un bail commercial,

  • une fiscalité optimisée (amortissements, abattements BIC),

  • une gestion professionnelle sans contrainte réglementaire locale,

  • et une visibilité long-terme sur la rentabilité du bien.

C’est dans ce cadre que l’accompagnement d’un expert en location meublée prend tout son sens : il aide à choisir le bon statut, à anticiper les impacts fiscaux, et à sécuriser la rentabilité globale de l’investissement.

La location meublée n’est pas un pari à court terme : c’est une stratégie immobilière à construire avec méthode, cohérence et vision.


📩 Contactez un expert en location meublée

Vous souhaitez évaluer vos opportunités d’investissement ou optimiser la gestion de votre bien ?
Y Asset Management vous accompagne dans toutes les étapes : étude de projet, choix du régime LMNP, stratégie fiscale et suivi de rendement.
Prenez contact dès aujourd’hui pour un diagnostic personnalisé :
📧 contact@y-am.fr

Blog

Articles Similaires

Immobilier locatif 2026 : comment alléger la fiscalité sur vos loyers en 2026 ?

Nouveau statut du bailleur privé : relance ou rendez-vous manqué de l’investissement locatif ?

Immobilier locatif : des loyers sous contrôle, mais une crise de l’offre sans précédent